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des autres que lorsqu’elle aura fait ses excuses à la personne qu’elle a offensée, et dit à ses compagnes : je suis fâchée d’avoir fait ce que je n’aurais pas voulu qu’on me fît, et d’avoir donné un exemple que j’aurais trouvé mauvais qu’on me donnât. Si l’enfant est volontaire, obstinée, demandez-lui pourquoi elle veut ou ne veut pas faire telle chose : elle vous le dira. Démontrez-lui qu’elle se trompe et pourquoi elle se trompe, faites l’en convenir et dites-lui doucement : qu’il n’y a rien de mieux que de renoncer à vouloir une chose que, par erreur, on a d’abord voulue ; rien de faible et de déraisonnable, comme de persister à vouloir ce qu’on ne croit pas le mieux ; que, du reste, elle est libre, mais que vous éprouverez du chagrin, vous qui l’aimez, si elle préfère son orgueil à votre appréciation.

Si elle frappe plus faible qu’elle, immédiatement rendez-le lui ; et quand elle pleurera, ajoutez : moi qui représente la Justice, je t’ai punie sans colère, pour te faire rentrer en toi-même et t’exciter à comprendre qu’on est une lâche de frapper qui ne peut se défendre ; présente tes excuses et ne fais pas à plus faible que toi, le mal que tu ne voudrais pas que plus fort te fît.

Dans votre établissement annexe, recommandez aux surveillantes de ne pas laisser la jeune enfant frapper l’objet contre lequel elle s’est heurtée et, si elle le fait, de l’appeler petite sotte et de ne pas faire attention à ses pleurs, à moins qu’elle ne se soit blessée, auquel cas on devrait la soigner sans la plaindre.

Recommandez-leur pareillement de ne pas permettre que les enfants tourmentent les animaux que vous aurez, pour cultiver leur sympathie envers tout ce qui vit.