aiment, quand elles sentent qu’elles en sont aimées, estimées ; qu’on ne désire rien tant que de les éclairer, de les instruire. Comme l’apôtre de leur sexe les verrait, la figure souriante, attacher leurs regards attentifs sur elle, lorsqu’elle leur dirait : mes bonnes amies, voilà la droite voie ; celle que vous devez suivre pour respecter en vous le noble caractère de l’humanité. Travailleuses de la pensée, travailleuses des bras, nous sommes toutes utiles à l’accomplissement de l’œuvre commune. Par vous seules, femmes du peuple, la France peut être régénérée et sauvée, si vous savez comprendre et remplir vos grandes fonctions de mères et d’épouses. Instruisez doucement et fraternellement vos enfants et vos maris comme je vous instruis moi-même ; répétez-leur sans cesse que les Droits sont la condition de l’accomplissement des devoirs ; que le Devoir est leur raison d’être, leur justification. Jusqu’ici les révolutionnaires ont parlé des droits, et ont laissé les devoirs dans l’ombre ; c’est à vous, femmes, à rétablir l’harmonie ; car le Droit seul c’est la licence, l’oppression ; le Devoir seul c’est la servitude. Apprenez à tout ce qui vous entoure que l’on ne doit pas sacrifier la patrie à la famille, pas plus que la dignité personnelle et la Justice au bien-être. C’est en agissant comme je vous le conseille, que vous vous montrerez dignes de nos braves grands pères qui combattaient nu pieds et sans pain pour la défense du sol national et de la Liberté.
Femmes de la bourgeoisie, entendez-moi bien, c’est en aimant vos sœurs du peuple et le peuple lui-même d’un amour de mère, c’est en vous dévouant à les éclairer, à les moraliser, c’est en vous élevant au dessus des passions masculines qui divisent, et