Page:Héricourt - La Femme affranchie.djvu/225

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 219 —

raison quand on est battant, toujours tort quand on est battu.

Que celles qui me lisent y réfléchissent : si elles veulent sincèrement le triomphe de leur cause, la réforme pacifique de la Société, il faut qu’elles deviennent une puissance ; et elles ne le seront que par un organe périodique de publicité. Un livre, quelque bon et fort qu’il puisse être, ne produit qu’une impression fugitive sur le public : mais une feuille qui vient à époques rapprochées et à jour fixe frapper les mêmes cordes du cerveau, leur fait contracter l’habitude de vibrer d’une certaine manière : ce qui, une première fois, semble étrange, quelquefois inadmissible, finit par paraître très admissible et très normal quand on s’y est accoutumé. Une cause est gagnée quand l’opinion est pour elle : or cette opinion, en ce qui concerne notre droit, c’est à nous de la former et, je le répète, c’est beaucoup moins par des livres que par un journal que nous y parviendrons.


VI

ATELIERS.


Une question était à l’ordre du jour en 1848 ; elle est toujours palpitante au fond des choses : c’est le Droit au travail, dont se sont raillés une foule de gens à courte vue, parce qu’ils n’ont pas compris que le Droit au travail est celui de vivre, dont ne peut être éliminé celui qui est né ; parce qu’ils n’ont pas compris que le Droit au travail est le droit à la dignité, à la vertu ; que c’est la Justice entrant dans le domaine de l’activité