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niseront selon l’expression de M. Proudhon pour le bien et la gloire de l’ensemble.

C’est dans l’établissement et le maintien de cette hiérarchie que consiste le grand devoir Autonomique, ou de gouvernement de soi par soi.

Ainsi, dans ce premier ordre de rapports, il y a Droit de chaque faculté à s’exercer ;

Droit de chacune d’elles à son excitant propre ;

Mais en même temps Devoir pour chacune de ne s’exercer que pour le bien de l’ensemble ; c’est à dire de ne jamais dépasser ses limites et pour cela d’obéir à la Raison.

Ainsi celui qui donne la prédominance à ses instincts nutritifs, opprime habituellement en lui les facultés intellectuelles, et développe les instincts égoïstes aux dépens des instincts de Justice et de Sociabilité : il viole son Devoir autonomique.

Celui qui, par une exaltation vicieuse de son imagination, refuse à ses facultés nutritives l’exercice auquel elles ont droit, affaiblit la Raison, exalte l’orgueil jusqu’à l’intolérance, met la folie dans le domaine intellectuel et moral : celui là viole aussi le Devoir autonomique.

La Sagesse et le Devoir sont, je le répète, de soumettre notre être tout entier à la Raison : l’exaltation même du sens de la Justice, le plus élevé de tous, est un mal.


V

Quelle sera la règle du Droit et du Devoir dans nos rapports avec la nature, avec les êtres sensibles des espèces inférieures ? L’être humain, Raison, Justice, Liberté, a Droit sur les créatures