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littéraire ; elles se classeraient en autant de sections qu’il y aurait de branches de connaissances à traiter, et les membres de chaque section s’entendraient entre elles pour se diviser le travail.

Les membres du Comité ne perdraient pas de vue que leurs ouvrages s’adressent à la classe des lecteurs peu ou point instruits ; que, conséquemment, elles doivent se préserver du style scientifique, s’exprimer simplement, méthodiquement, et ne pas laisser sans définition très claire les termes techniques dont elles seraient parfois obligées de se servir.

Le travail individuel achevé, devrait venir celui de la section qui l’examinerait quant au fond ; puis celui du Comité réuni qui n’aurait à s’occuper que de la clarté, dont il pourrait mieux juger que les spécialités, trop habituées au langage de la science qu’elles cultivent pour s’apercevoir suffisamment quand il ne peut être compris de tous.

Outre ce rôle de public d’épreuve, le Comité devrait veiller scrupuleusement à ce que l’auteur respecte les principes généraux qui sont la base de la profession de foi. Ainsi par exemple, un auteur qui traiterait de la formation de notre globe et des manifestations successives de la vie sur la planète, ne devrait pas s’écarter de la méthode rationnelle, et ne pourrait, en conséquence, présenter un créateur posant les assises de la terre et soufflant la vie dans des narines quelconques. Un auteur qui traiterait d’histoire universelle, n’aurait pas à subordonner les grands faits de l’humanité à la venue et à la mission d’un homme, comme l’a fait Bossuet ; mais à faire ressortir la loi de Progrès, à tout subordonner au développement de la Justice