Page:Héricourt - La Femme affranchie.djvu/203

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

La jeune femme. Mais s’il est établi qu’un homme marié s’est mis dans le cas d’être père hors du ménage ?

L’auteur. Ce doit être d’abord un cas de divorce, puis de punition pour lui et sa complice. Quant à l’enfant, l’homme doit en subir la charge de concert avec la mère.

La jeune femme. Voilà des lois bien draconiennes !

L’auteur. Ne voyez-vous pas. Madame, que la corruption nous enserre âme et corps ; que si nous ne réagissons pas énergiquement contre elle par la sévérité des lois, par la réforme de l’éducation et le réveil de l’idéal, notre société ne sera bientôt plus qu’un immense lupanar ?

La jeune femme. Hélas ! Ce n’est que trop vrai.

L’auteur. Demandons donc, Madame, non seulement une réforme rationnelle de l’éducation nationale, mais encore que les lycées soient doublés pour les filles.

Que tous les établissements de haut enseignement dépendant de l’État, leur soient ouverts comme aux garçons.

Qu’elles soient admises à recevoir les mêmes grades universitaires, les mêmes diplômes de capacité que les hommes.

Que toutes les carrières s’ouvrent devant elles comme devant les hommes ;

Afin que relevées dans l’opinion par l’égalité, leur activité ne soit plus rétribuée d’une manière dérisoire ; qu’elles puissent vivre de leur travail et que la misère, le découragement, le suicide ne terminent plus leur vie, quand elles ne choisissent pas le triste rôle d’éléments de démoralisation.