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même de la vie, la condition sine quá non de l’accomplissement du Devoir ou de la réalisation de la destinée.

On ne peut donc valablement l’aliéner, même en partie, sans amoindrir sa vie, fausser sa destinée.

Et si l’ignorance, la force nous en ravissent une partie, nous pouvons, nous devons en poursuivre la revendication : car il n’y a pas de Droit contre le Droit, et on ne prescrit pas contre lui.

Par l’ensemble de nos besoins et pour remplir notre destinée, nous soutenons trois sortes de rapports principaux :

1o Avec nous-mêmes ;

2o Avec la nature ;

3o Avec nos semblables.

De là trois formes du Droit et du Devoir, que nous ne pouvons comprendre qu’en nous formant une idée nette de notre Destinée.


III


La destinée de l’être organisé est donnée dans l’ensemble de ses facultés.

Quelle sera donc celle de l’être humain, animal intelligent, aimant, sociable, doué du sens de la justice, de libre arbitre, d’idéalité, d’aptitudes nombreuses par lesquelles il modifie tout ce qui l’entoure, afin de satisfaire à son désir de bien être et de bonheur ?

Qui, laissé au seuil de l’animalité par la nature, se crée lui-même humanité, en développant peu à peu ce qui le distingue des espèces inférieures ?