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Parce que seul il peut, jusqu’à certaines limites, violer les lois qu’il connaît ;

Parce que seul, enfin, il peut découvrir le but général des lois ou la destinée.

La formule des Droits et des Devoirs est donc une création humaine ;

Le Droit et le Devoir sont donc des découvertes de l’intelligence humaine ;

La Justice qui les résume est donc comme la Science une œuvre humaine, ainsi que l’affirment admirablement Feuerbach et après lui Proudhon.

Par cette création, l’humanité fait un monde à part, le monde moral, le monde de la Justice, composé comme notre planète de différentes couches ; monde de plus en plus en opposition avec le. monde physique qui est celui de la hiérarchie et de la fatalité.

Au point de développement où en est arrivé la Justice, comment définirons-nous le Droit et le Devoir sous leur aspect le plus général ?

Nous dirons : le Droit est la prétention légitime de tout être humain au développement et à l’exercice de ses facultés, conséquemment à la possession des objets qui en sont les excitants propres, dans les limites de l’égalité.

Le Devoir, corrélatif au Droit, et qui en est l’explication et la justification, est l’emploi de nos facultés et de leurs excitants en vue et dans le sens de notre destinée.

Tous les Droits et Devoirs particuliers dérivent de ce Droit et de ce Devoir fondamentaux, ou n’existent que pour les garantir.

Le Droit, tel que nous venons de le définir, est donc l’exercice