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propre , la faute de leurs parents , par une foule d’imbéciles et de gens sans cœur qui nont eux-mêmes de garantie de ce qu’ils nomment leur légitimité, que la présomption que leur accorde la loi.


III


La jeune femme. De longtemps encore, peut-être, la Raison collective ne comprendra comme vous la liberté dans l’union des sexes, et l’on se croira le droit, non seulement de lier les intérêts, mais l’âme et le corps des époux.

L’auteur. Autant qu’il peut nous être permis de prévoir, la Société, pour réaliser notre conception, doit fournir préalablement deux étapes : elle doit décréter d’abord le divorce motivé ; plus tard, elle décrétera le divorce prononcé à huis-clos, sur la demande des époux ou de l’un d’eux. Nous ne nous occuperons pas de cette dernière forme de rupture du lien conjugal, mais de celle qui est le plus près de nous : le divorce motivé.

Pour vous, jeune femme, quelles seraient les raisons valables d’une demande en divorce ?

La jeune femme. D’abord celles qui, aujourd’hui, donnent lieu à la séparation de corps et de biens : adultère de la femme, sévices, injures graves, condamnation d’un époux a une peine afflictive ou infamante, mauvaise gérance du mari quant aux biens ; de plus l’infidélité du mari, qualifiée adultère, l’incompatibilité d’humeur, des vices notables , tels que l’ivrognerie , la passion du jeu, etc.

L’auteur. Très bien ; ces motifs suffisent.