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dogme vieilli et rétrograde, la trouvent dans un dogme plus large que peut accepter la conscience et la Raison.

J’appartiens à ce petit nombre vraiment religieux, qui appellent de toutes les aspirations du cœur, la nouvelle doctrine générale, seule capable de nous relier dans l’amour et la communauté de but.

Mais pour moi, la Religion n’est point une base ; elle est un couronnement.

Pour moi, la Religion n’est pas une racine ; elle est une fleur.

Pour moi, la Religion n’explique ni la Science, ni la Morale, n’est le fondement ni du Droit ni du Devoir ; elle est la résultante de toutes ces saintes choses ; elle en est l’épanouissement poétique, le parfum. Si elle ne sort d’elles comme la fleur de sa tige, elle n’a pas d’autre raison d’être qu’une aberration de l’instinct religieux, abruti par l’ignorance, affolé par une imagination déréglée.

Après cette déclaration de principes que j’ai cru devoir à mes amis et à mes ennemis, passons à l’objet de ce chapitre.


II


Le Droit et le Devoir ressortant de nos besoins, de notre destinée, des rapports que nous soutenons ; et supposant l’intelligence et le libre arbitre, ne peuvent être conçus que par l’être humain, parce que seul il est capable de constater les rapports qui lient les choses, de découvrir les lois de ces rapports ;

Parce que seul il se distingue très nettement de ce qui n’est pas lui ;