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Et ce sont des mères, ce sont des femmes, qui consentent ainsi à la profanation de leur sexe !

Ce sont les mêmes qui ont défendu à leurs fils de voler un jouet, qui leur permettent de voler l’honneur et le repos des autres !

Ce sont les mêmes qui ont fait honte à leurs fils du mensonge, qui leur permettent de tromper de pauvres filles !

Ce sont les mêmes qui ont fait à leurs fils un crime d’opprimer plus faibles qu’eux, qui leur permettent d’être oppresseurs et lâches envers les femmes !

Puis elles se plaignent ensuite que leurs fils se comportent mal envers elles ; qu’ils se déshonorent et se ruinent ;

Qu’ils souhaitent la mort de leurs parents, afin d’enrichir les usuriers auxquels ils ont emprunté pour entretenir le luxe de leurs maîtresses ;

Elles se plaignent qu’ils détruisent leur santé et ne donnent à leurs mères que des petits fils étiolés, pour l’existence desquels elles seront dans de continuelles angoisses.

Eh ! Mesdames, vous n’avez que ce que vous méritez : portez le poids d’une solidarité que vous ne pouvez fuir. Vous avez autorisé Messieurs vos fils à jeter la gourme du cœur, subissez en les conséquences.

Mais une mère ne peut être la confidente de son fils, dit-on. Pourquoi cela, Madame, si vous l’avez élevé de manière à ne vous point faire de confidences déshonorantes ?

Il n’aurait pas à vous en faire, si vous l’aviez habitué à se vaincre, à respecter toute femme comme sa mère, toute petite fille comme sa sœur ; à traiter autrui comme il trouve juste d’être