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l’admettre, à moins d’être sceptique ou idéaliste, or je ne suis ni l’un ni l’autre ; je ne suis pas non plus réaliste dans l’acception philosophique du mot, car je ne crois pas que l’espèce soit quelque chose en dehors des individus en qui elle se manifeste : elle est en eux et par eux, ce qui revient à dire qu’il y a des individus identiques sous un ou plusieurs rapports, quoique différents sous tous les autres.

Enfin je n’admets pas la quatrième théorie, quoique son principe soit vrai, parce que les faits nombreux qui contredisent les caractères différenciels, ne me permettent pas de croire que ces caractères soient des lois établies par la sexualité.

En effet, il y des cerveaux d’hommes sur des têtes de femme et vice versa.

Des hommes mobiles, impressionnables ; des femmes fermes et insensibles.

Des femmes grandes, fortes, musclées, soulevant un homme comme une plume ; des hommes petits, frêles, d’une extrême délicatesse de constitution.

Des femmes qui ont une voix de stentor, des manières rudes ; des hommes qui ont la voix douce, des manières gracieuses.

Des femmes qui ont les cheveux courts, raides, sont barbues, ont la peau rude, les formes anguleuses ; des hommes qui ont les cheveux longs, soyeux, sont imberbes, gras, replets.

Des femmes qui ont une circulation énergique ; des hommes qui en ont une faible et lente.

Des femmes franches, étourdies, hardies ; des hommes rusés, dissimulés, timides.

Des femmes violentes, qui aiment la lutte, la guerre, la dis-