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Plus douce, plus tendre, plus patiente que l’homme, elle aime tout ce qui est faible, protège tout ce qui souffre ; toute douleur, toute misère met une larme dans ses yeux, tire un soupir de sa poitrine.

Voilà bien la femme, telle que vous la dépeignez, Messieurs.

Puis vous ajoutez :

La vocation de la femme est donc l’amour, la maternité, le ménage, les occupations sédentaires.

Elle est trop faible pour les travaux qui exigent la force et pour ceux de la guerre.

Elle est trop impressionnable et trop sensible, trop bonne, trop douce pour être législateur, juge et juré.

Son goût pour les détails d’intérieur, la vie retirée et les graves fonctions de la maternité indiquent assez qu’elle n’est pas faite pour des emplois publics.

Elle est trop mobile pour cultiver utilement la science ; trop faible et trop occupée ailleurs, pour suivre des expériences soutenues.

Son genre de rationalité la rend impropre à l’élaboration des théories ; et elle aime trop le concret et les détails, pour s’intéresser sérieusement aux idées générales, ce qui l’éloigne de toutes les hautes fonctions professorales et de celles qui exigent des études sérieuses.

Sa place est donc au foyer pour améliorer l’homme, le soutenir, le soigner, lui procurer les joies de la paternité et remplir l’office d’une bonne ménagère.

Voilà vos conclusions : voici les miennes, en admettant, par

hypothèse, ce que j’affirme avec vous de la femme.

T. II.
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