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Niez-vous que, s’ils diffèrent, ils n’aient des fonctions différentes ?


Si notre classification ne vous paraît pas bonne, critiquez-là, rien de mieux ; mais pour la remplacer par une meilleure.

Critiquer votre classification. Mesdames et Messieurs, ainsi ferai-je ; mais si les éléments me manquent pour en établir une meilleure, pouvez-vous, devez-vous même m’engager à vous en présenter une ?

Me croyez-vous un homme pour exiger de moi l’abus de l’à priori, et les procédés par grand écart et à coups de sabre ? Proudhon a raison, murmurent ces Messieurs : la femme est incapable d’abstraire, de généraliser, de se connaître…

Vraiment, Messieurs, vous pensez que c’est par incapacité que je ne veux pas vous présenter une classification des sexes, une théorie de la nature de la femme ? Expédions-nous donc pour prouver le contraire : au lieu d’une théorie, je vous en donnerai quatre,


Première esquisse. L’homme et la femme ne forment série que sous le rapport de la reproduction de l’espèce ; tous les autres caractères par lesquels on a tenté de les différencier, ne sont que des généralités contredites par une multitude de faits : or, comme une généralité n’est pas une loi, l’on ne peut rien en induire, rien en déduire d’absolu au point de vue de la fonction.

D’autre part, les espèces zoologiques ont leur plus grande différence radicale dans le système nerveux, surtout dans la plus ou moins grande masse et complexité de l’encéphale : or, l’anatomie admet, après expériences nombreuses, que, relativement