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voulu se nommer, grave indice ! Les lois sur les émigrés, sur les suspects revenaient à tous les esprits ; on avait conté naguère de si étranges histoires sur les complots des ci-devant nobles contre la patrie ! Il y avait peut-être une conspiration nouvelle. Après tout, pourquoi prétendait-il cacher son nom ? Il n’est point naturel qu’un enfant se promène seul sur les grandes routes. Et puis, ce silence dissimulait sûrement une coupable intrigue : c’était un émissaire ou un espion, qu’il fallait arrêter sans retard. Dès l’aube, plusieurs hommes de bonne volonté coururent jusqu’à Cernon pour prévenir le juge de paix ; celui-ci se transporta immédiatement sur les lieux avec son adjoint ; et, lorsqu’il arriva à la ferme, il trouva l’enfant qui prenait dans la cuisine son premier déjeuner.

« Au nom de la loi, lui dit-il, où est votre passeport ? qui êtes-vous ? »

« Je ne puis répondre », répliqua l’étranger.

Sur-le-champ, le juge décerna un mandat d’arrêt, qui déclarait le prévenu «