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Lowell ni à Boston je n’avais vu de fille comme vous. Après que j’étais retourné là-bas, dix fois par jour je pensais que peut-être bien quelque malavenant d’habitant allait venir vous chercher et vous prendre, et chaque fois ça me faisait froid dans le dos. C’est pour vous que je suis revenu, Maria, revenu de tout près de Boston jusqu’icitte : trois jours de voyage ! Les affaires que j’avais, j’aurais pu les faire par lettre ; c’est pour vous que je suis revenu, pour vous dire ce que j’avais à dire et savoir ce que vous me répondriez.

Toutes les fois que le sol était nu l’espace de quelques pieds devant eux, dépourvu de chicots et de racines, et qu’il pouvait relever les yeux sans crainte de trébucher dans la neige, il la regardait, mais ne voyait d’elle que son profil penché, à l’expression patiente et tranquille, entre son bonnet de laine et le long gilet de laine qui moulait ses formes héroïques, de sorte que chaque regard lui rappelait ses raisons d’aimer sans lui rapporter de réponse.

— Icitte, ce n’est pas une place pour vous, Maria. Le pays est trop dur, et le travail est dur aussi : on se fait mourir rien que pour gagner son pain. Là-bas, dans les manufactures, fine et forte comme vous êtes, vous auriez vite fait de gagner quasiment autant que moi ; mais si vous étiez ma femme vous n’auriez pas besoin de travailler. Je gagne assez pour deux,