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XII


Comme mars venait, Tit’Bé rapporta un jour de Honfleur la nouvelle qu’il y aurait le soir, chez Éphrem Surprenant, une grande veillée à laquelle ils étaient tous priés.

Il fallait que quelqu’un restât pour garder la maison, et comme la mère Chapdelaine émit le désir de faire le voyage pour se distraire un peu, après ces longs mois de réclusion, ce fut Tit’Bé qui resta. Honfleur, le village le plus proche de leur maison, était à huit milles de distance ; mais qu’étaient huit milles à faire en traîneau sur la neige à travers les bois comparés au plaisir d’entendre des chansons et des histoires, et de causer avec d’autres gens venus de loin.

Il y avait nombreuse compagnie chez Éphrem Surprenant : plusieurs habitants du village d’abord, puis les trois Français qui avaient acheté la terre de son neveu Lorenzo, et enfin, à la grande surprise des Chapdelaine, Lorenzo lui-même, revenu encore une fois des États-Unis pour quelque affaire se rapportant à cette vente et à la succession de son père.