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PRÉFACE

chaussée, et par un groupe de commis qui sortaient. Le Chef du Cabinet, à la fenêtre, fit : « Oh ! » et fronça les sourcils d’un air mécontent. Un des commis observa son attitude et, plein d’un zèle servile, se baissa pour ramasser un caillou ; mais le Secrétaire particulier qui était un très jeune homme, enjamba la fenêtre avec simplicité et marcha vers le chien.

Jérôme se laissa tapoter le flanc d’un air de dignité simple et ne fit aucune objection lorsqu’on examina son collier. Un des commis qui s’étaient approché, prononça avec importance : « C’est un chien perdu. Il faut l’emmener à la fourrière. » Le Secrétaire particulier, qui méditait depuis un instant, répondit : « S’il n’est à personne, il est à moi, et je l’emmène. Voilà longtemps que j’avais envie d’un chien. Allons, Jérôme, à la maison ! » Et Jérôme flairant la soupe possible, se leva d’un bond et le suivit.

Le Secrétaire particulier occupait deux pièces au rez-de-chaussée d’une petite maison dont la propriétaire, fière d’un locataire en aussi belle position, l’entourait d’un bonheur à sa façon, fait de couvertures épaisses et de substantielle nourriture. Devant ses fenêtres s’étalait un petit jardin trop bien entretenu, tout en plates-bandes ornées de géraniums et de buis ; mais au-delà c’était la campagne, la vraie campagne — champs, bois et fossés,

Jérôme, peigné, lavé et bien nourri, se comporta pendant trois jours en bête civilisée. Le troisième jour,