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BATTLING MALONE

et son entêtement de bête de combat, le maintenaient debout.

À la fin de la neuvième reprise il était presque complètement aveugle des deux yeux. La pommette et l’arcade sourcilière droites, enflées à leur tour sous les coups incessants, ne formaient plus qu’une masse unique, tuméfiée, crevant de sang noirâtre. Il ne pouvait plus que lancer au hasard des coups furieux, trébucher, se guider de la main le long des cordes et, percevant confusément devant lui la tache claire d’un torse, foncer rageusement dans cette direction, pour ne jamais frapper que le vide. Mais quand un de ses soigneurs lui offrit de jeter dans le ring la serviette qui est le signal de la défaite acceptée et de l’abandon, il cracha une gorgée de sang et se répandit en imprécations féroces.

Après la onzième reprise un de ses seconds demanda un couteau, lui fit une incision à la pommette et, collant ses deux lèvres à la plaie, aspira de toute la force de ses poumons, suçant ainsi pour