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PUGILISTE

massif, un peu bestial, des Anglais d’autrefois tels que les représentent les estampes d’il y a cent ans. Des cous épais, crevant de sang ; des mâchoires de dogues ; les méplats accentués où la sueur luit sous la lumière crue des lampes électriques ; les yeux enfoncés, ternes, injectés de sang, et surtout un caractère général de simplicité brutale, de force rudimentaire, bon-enfant pourtant, mais toujours prête à la poussée de colère qui, en vraie colère britannique, est muette et se traduit par d’immédiates violences. Dans d’autres couches sociales le type s’est modifié, affiné ; mais le type des bas-fonds s’est conservé intact, depuis l’époque que décrivent les gravures coloriées du John Bull du temps de Napoléon, cet individu massif, stupide, brutal, mais courageux et sublimement obstiné, qui a fait la force d’Albion.

Au milieu de cette foule, au centre de toutes ces rangées parallèles de figures qu’une même impression un peu féroce anime, le ring s’élève, et dans ce ring