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BATTLING MALONE

riait d’avance, de ce suprême et futile effort. Mais il se releva.

Sur les genoux d’abord, en s’aidant des mains ; puis un pied posé fermement sur le sol, et enfin la dernière tension de ses muscles durement trempés, le dernier sursaut de sa grande vitalité et de son courage le remirent debout pour quelques secondes, un filet de sang sur le menton et un autre à la poitrine, qui teignait déjà de rouge son foulard blanc ; chancelant, fixant sur la femme qui l’avait tué des yeux redevenus simples comme ceux d’un enfant, et où il ne restait plus aucune colère.

Puis il s’écroula de nouveau.

Quand les gens de l’hôtel eurent enfoncé la porte qu’on ne leur ouvrait pas, ils trouvèrent dans un coin du boudoir Louis XV une femme livide qui se couvrait les yeux de ses mains et criait comme une bête à la torture, et, figure contre terre, Battling Malone dont les larges épaules avaient décalqué leur forme en rouge vermeil sur le tapis clair.