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BATTLING MALONE

Des hommes se levaient et criaient de toutes leurs forces ; d’autres restaient figés sur leurs chaises, mais leurs mains étaient atteintes de frénésie et claquaient comme des machines affolées ; des femmes lançaient à travers le vacarme des cris grêles et des mots qu’on n’entendait pas, et puis elles se prenaient à agiter leur mouchoir comme pour une bienvenue, les yeux brillants, les lèvres entr’ouvertes, se laissant sans honte emporter par leur exaltation. Le volume de son produit par toutes ces voix n’était pas énorme, mais il s’y mêlait une note curieusement émue.

C’était une note de reconnaissance chaleureuse, la reconnaissance d’une nation humiliée, qui a longtemps douté d’elle-même et puis tout à coup reprend conscience de sa force et de ses vertus en mille petites choses, et se retrouve dans la personne de cent garçons sortis de son sein et qui la réhabituent à la victoire. Ce qui montait dans ces cris, c’était un enthousiasme chaud, presque tendre, que les nations cuirassées d’orgueil ne connaissent