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BATTLING MALONE

ces mâles puissants et hardis, proches de la nature, devant lesquels les femmes s’émeuvent et frissonnent un peu.

Quand il eut fini, elle ne lui fit aucun compliment ni n’exprima aucun vœu pour son succès ; mais ses yeux clairs s’attachèrent à ceux de Pat sans réserve, et elle lui dit à voix basse :

« J’ai bien reçu votre lettre… Je serai là. »

Son regard, ses lèvres rouges qui s’ouvraient un peu sur ses dents blanches ; le parfum léger qui émanait d’elle ; l’intimité qui semblait naître de leur rapprochement et des mots qu’elle murmurait comme un secret… Pat ne trouva rien à dire, et sa gorge se serra.

Qui sait le souvenir qu’elle emporta, elle, de la proximité de ce jeune barbare dont la poitrine profonde, aux reliefs accentués, se soulevait et retombait, si près d’elle, au rythme de son souffle égal, et dont les yeux hardis se troublaient devant les siens ?