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BATTLING MALONE

car tous les autres signaux étaient devenus invisibles et inefficaces.

Dans les rues les cabs et les camions allaient au pas ; les tramcars électriques se suivaient à la file, guère plus vite, faisant résonner leurs timbres sans interruption, avec de longues haltes aux carrefours ; et les piétons s’en allaient le long des rues en tâtonnant, se trompant de rue ou de porte, se heurtant même aux réverbères dont les lampes, pourtant brûlant à plein gaz, semblaient de petites étoiles palotes, perdues dans le brouillard à dix pieds du sol, auquel rien ne paraissait les rattacher.

Dans le hall d’entraînement de Deptford, Pat Malone et Andy Clarkson regardaient avec mélancolie le mur impalpable qui semblait s’être soudain dressé devant les fenêtres fermées. Le spectacle qu’ils avaient de là était celui du brouillard sur l’eau, qui est encore bien plus lugubre que dans les rues. Les lumières des navires amarrés étaient invisibles à trente pieds, aucune embarcation ne se