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Qui ne voit pas, foutre, que tout cela eſt fait à la main ; qu’en traitant auſſi mal les ſoldats de la liberté, on veut en dégoûter tous ceux de l’armée, qu’on cherche pas-à-pas à les ramener à l’ancien régime, & à en faire encore une fois les bourreaux des citoyens, quand ils oſeront grouiller et parler de patrie & d’égalité ? Oui, foutre, je le répette, tout cela étoit tramé depuis long-tems. Par-tout on a cherché à ſoulever les ſoldats : on les a forcé de chaſſer leurs officiers afin d’avoir des torts à leur reprocher ; on les a tourmenté de mille manieres. On les a menacés des plus grands ſupplices, s’ils continuoient de défendre la conſtitution, & on leur a promis monts & merveilles, s’ils vouloient trahir la nation & ſe tourner du côté de ſes ennemis. Heureusement, foutre, qu’ils ont été inébranlables juſqu’à préſent ; mais ſi nous ſommes aſſes viédaſes pour les abandonner, à la fin ils ſe laſſeront. Alors, foutre, malheur à nous ! nous deviendrons les rebut de l’univers. Nous retrouverons plus d’amis