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Enfin les pauvres bougres ſont auſſi avancés qu’ils l’étoient au commencement de juillet 1789, & quand Duchâtelet les commenderoit encore, ils ne ſeroient pas plus maltraités.

Mais dira-t-on, peut-on mieux faire pour eux ? La révolution eſt finie ; la ville de Paris peut-elle ſoutenir un auſſi lourd fardeau, a-t-elle le moyen d’entretenir toujours un corps de troupe ſoldée auſſi conſidérable ? Dequoi ſe plaignent les gardes françaiſes, ne les traite-t-on pas magnifiquement ? On crée exprès pour les remplacer pluſieurs régimens ?

Oui, foutre, voilà comme raiſonnoit André l’Epicier, lorſqu’il a fait paſſer le foutu décret, qui met aujourd’hui la diſcorde dans la garde nationale, et il ſera peut-être auſſi funeſte aux gardes-françaiſes, que celui de Nancy l’a été aux ſoldats de Château-Vieux, qui avoient comme eux refuſé de tirer ſur le peuple. Voilà donc, bougres d’ingrats que nous ſommes, comme nous récompenſons les plus grands bienfaits !