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IV


Bijou, qui d’habitude trottait le matin dans le parc et dans la maison, ne parut qu’après le premier coup de cloche annonçant le déjeuner. Pierrot, inquiet, s’élança au-devant d’elle pour la questionner avant même qu’elle eût dit bonjour à la marquise et à l’oncle Alexis. Il voulait savoir pourquoi il ne l’avait pas vue comme à l’ordinaire à la vacherie, où, chaque jour, elle s’occupait des fromages. Pourquoi, puisqu’elle n’était pas montée à cheval, n’était-elle pas venue ?…

— Comment sais-tu, — demanda Bijou, que je ne suis pas montée à cheval ?…

— Parce que Patatras était à l’écurie… j’y suis allé voir…

Elle dit en riant :

— Alors, tu me surveilles ?…

Pierrot rougit.

— Ça n’est pas surveiller… et puis, il n’y a pas que moi !… nous étions nous deux M. Giraud…

— Quel français ! Seigneur !… quel français ! — fit M. de Jonzac, l’air navré.

— Bah !… s’il y avait du monde… je ferais attention à parler plus chiquement… mais comme il n’y a que nous !…