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BIJOU

— Ah ! tant mieux !… ça va faire bien à grand’mère !…

— Oui… elle l’aime beaucoup !… Je ne le connais pas. M. de Clagny mais j'ai souvent parler de lui…

— Vous ne vous rappelez pas l’avoir vu autrefois ?…

— Mais non !…

— C’est lui pourtant qui a été votre parrain !…

— Vous rêvez !… c'est l'oncle Alexis, mon parrain!…

— L’oncle Jonzac est le parrain de Denyse, mais c’est M. de Clagny qui est le parrain de «Bijou»… oui !… c’est lui qui, quand vous étiez petite, disait en parlant de vous : «le Bijou »… le nom vous allait si bien qu’il vous est resté…

— Vous ne trouvez pas que c'est un peu ridicule de m’appeler Bijou, à présent que je suis vieille ?…

— Vous avez l'air d’avoir quatorze ans !… et vous aurez toujours cet air-là … je vous le promets !…

— Vous vous aventurez peut-être un peu ?…

Elle le regarda en riant. Lui aussi la regardait, sans pouvoir se détacher du jolie visage frais tourné vers lui. Et, comme il ne faisait aucune attention au chemin de traverse qui était très mauvais la roue droite se prit dans une ornière et la petite charrette pencha brusquement, jetant sur lui Denyse, qui se raccrocha de toutes forces ses forces à son bras. Ils restèrent un instant balancés, puis