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qui la cachaient toute, et lorsqu’elle sortait, rose et fraîche comme une fleur, de cette enveloppe sombre, elle éclairait tout à l’entour d’elle. Ses robes étaient en batiste, en mousseline, en laine, en étoffes relativement peu chères. Tout au plus si elle se permettait un petit taffetas ou un foulard. Et quelle simplicité de forme !… toujours les mêmes petites blouses froncées, les mêmes jupes plates ; jamais le moindre ornement ; à peine l’hiver, un tout petit passepoil de fourrure.

Elle dit, semblant réfléchir :

— C’est vrai !… je suis toujours en rose !… vous trouvez ça mal ?…

— Mal ?… moi !… Eh ! grand Dieu !… je trouve ça ravissant !… je vous répète. Bijou, que si je n’étais pas un vieux monsieur… je vous ferais tout le temps la cour !…

— Vous n’êtes pas un vieux monsieur !…

— Remerci !… Si vous ne trouvez pas que je sois un tout à fait vieux monsieur… ce qui est, en effet, discutable… du moins, je suis un monsieur marié…

— C’est vrai !… et c’est tant mieux pour vous !… car rien n’est bête et ennuyeux comme les gens qui font la cour…

— Alors, vous devez trouver terriblement de gens bêtes et ennuyeux !…

— Pourquoi ?…

— Parce que tout le monde vous la fait plus ou moins, la cour ?…

— Mais non !… Songez donc !… j’ai été isolée