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II


Le soir, comme ils traversaient en voiture Pont-sur-Loire pour rentrer à Bracieux, M. de Rueille dit à Denyse :

— Eh bien, vous savez, mon petit Bijou… avec vous, on ne passe pas inaperçu !… ah ! non !…

Elle regarda les passants, qui se retournaient vers elle avec une curiosité intense, et répondit :

— C’est ma robe rose qui…

— Non… ce n’est pas votre robe, c’est vous-même !…

Elle demanda, ses grands yeux violets encore élargis :

— Moi ?… pourquoi, moi ?…

— Oh !… petit Bijou !… ça n’est pas gentil de finasser avec le vieux cousin !…

L’air stupéfait de plus en plus, elle questionna :

— Je finasse ?…

— Dame !… ça m’en a l’air !… il n’est pas possible que vous ne sachiez pas à quel point vous êtes jolie ?… d’abord, vous avez des yeux… ensuite, on vous le dit assez pour que…

— On me le dit ?… qui ça ?…

— Mais tout le monde !… même moi, qui suis