COUCHÉE à cinq heures du matin, Bijou dormit
deux heures, et lorsqu’elle entra dans la matinée
chez la marquise, elle était fraîche et reposée
comme après une longue nuit.
— Grand’mère, — dit-elle,
— j’ai beaucoup réfléchi depuis hier...
— A quoi ?...
— À ce que vous m’avez dit pour M. de Clagny...
— Ah !... — fit madame de Bracieux, ennuyée de voir revenir cette affaire qu’elle croyait enterrée. Un peu égoïste comme presque tous les vieillards, elle jugeait inutile de s’occuper des choses pénibles et attristantes autrement que pour les liquider.
— J’ai réfléchi... — continua Bijou, — et puis... cette nuit au bal j’ai vu M. de Clagny...
La marquise demanda, un peu inquiète :
— Et... le résultat de ces réflexions et de cette entrevue ?...
— Cest que j’ai changé d’avis....
— Qu’est-ce que tu dis ?...
— Je dis que, avec votre permission, j’épouserai M. de Clagny...