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Elle fit un mouvement, puis, après im instant de réflexion, elle dit :

— Vous lui répondrez, grand’mère, que je suis très touchée, très flattée qu’il ait bien voulu penser à moi... mais que je n’ai pas envie de me marier encore...

Elle ajouta, appuyant sa tête sur les genoux de la marquise :

— Parce que je suis trop bien ici avec vous...

— Mon Bijou !... mon Bijou chéri !... — murmura madame de Bracieux, embrassant le joli visage tendu vers elle, — tu sais que tu es toute ma joie, mais tu ne pourras pas non plus rester toujours auprès de ta vieille grand’mère... je ne te dis pas ça pour t’ engager à faire un mariage qui serait fou...

Denyse leva les yeux vers la marquise et demanda :

— Fou ?... pourquoi, fou ?...

— Parce que Clagny a trente-huit ans de plus que toi... qu’il sera tout à fait à bas quand tu battras ton plein... et que... ce genre de mariage a des inconvénients qui... que... enfin, tu serais la première à les reconnaître !..

Bijou s’était levée en entendant une voiture s’arrêter devant le perron.

Elle regarda par la fenêtre, et se sauva en disant :

— Le voilà !...


Pendant le déjeuner, madame de Bracieux annonça, d’un air indifférent :