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Bijou dit, d’un ton qui enrayait toute espèce de conversation sur ce sujet :

— Oui... je le sais !... c’est bien dommage !... C’était si digne, si net, que Jean se reprocha presque d’avoir parlé de cette histoire un peu scabreuse ; mais Bijou n’était plus une petite fille, que diable !... elle allait avoir vingt-deux ans !...

A quatre heures, M. de Clagny était arrivé à Bracieux, le cœur battant à la pensée de revoir Bijou, et de la revoir libre et abandonnée comme chaque jour, puisqu’elle ignorerait encore sa demande. Il fut très désappointé d’apprendre qu’elle était à Pont-sur-Loire et qu’elle y était avec Jean. Et comme il demandait à la marquise de lui dire franchement ce qu’elle augmrait de sa démarche auprès de la jeune fille, elle lui répondit qu’elle n’osait même plus parler, Denyse leur ayant déclaré à tous, le matin même, qu’ « elle trouvait M. de Clagny charmant... mais pas pour l’épouser ».

n reçut le choc sans trop faiblir, et insista pour que Bijou fût instruite le soir de sa demande. Elle aurait jusqu’au lendemain pour réfléchir, c’était ce qu’il voulait.

Denyse et Jean rentrèrent juste à l’heure du dîner. Quand ils descendirent de leur chambre, on était à table et chacim parlait de la mort de la pauvre Lisette Renaud. M. de Rueille était allé se promener à cheval ; il avait rencontré des officiers