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rien. Elle restait aussi libre, aussi cordiale qu’avant de leur avoir refusé sa main, et semblait oublier même qu’ils l’eussent demandée.

Elle dit, l’air étonné :

— Mais quoi ?... tu ne veux pas m’emmener ?...

Mal à l’aise, appréhendant le tête-à -tête et n’osant pas devant tous refuser d’emmener Bijou, il répondit, affectant de plaisanter :

— Mais si !... je suis, au contraire, très flatté de l’honneur que tu veux bien me faire !...

— A la bonne heure !... tu es gentil !...

— Je suis charmant !... mais il faut que tu aies, en plus de moi, quelqu’un pour t’ accompagner, parce que, moi, j’ai des affaires...

— Oh !... — fît Denyse d’un ton chagrin, — tu ne veux pas me garder avec toi là-bas ?...

Madame de Bracieux intervint :

— Mais, mon Bijou, vous ne pouvez , dans aucun cas, vous en aller comme ça tous les deux !... Jean a beau être ton cousin germain, ça ne se fait pas, ces choses-là !... il faut que vous emmeniez la vieille Joséphine... et encore, c’est convenable tout juste !..

Après un silence, la marquise reprit :

— Mais, qu’est-ce que tu y feras, à Pont-sur-Loire ? ...

— Des courses, grand’ mère... vous oubliez qu’il y en a toujours pour la maison, des courses !... et puis, j’irai voir Jeanne... c’est justement le jour où M. Spiegel est pris tout le temps... je ne les empêcherai pas de roucouler !...

M. de Jonzac dit :