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entra assez avant dans le taillis, où elle resta, empêchant de son mieux Patatras de faire craquer sous ses pieds les branches mortes.

Dans le sentier qu’elle venait d’abandonner arrivaient Henry de Bracieux, Jean de Blaye et Pierrot. Presque à la hauteur de l’endroit où se cachait Denyse, ils s’arrêtèrent pour attendre un cheval qu’on entendait galoper tout près de là. Et M. de Rueille parut. Henry demanda :

— Qu’est-ce que tu faisais donc ?… il y a dix minutes que nous t’avons vu au bas du chemin des Belles-Feuilles ?…

Sans répondre. M. de Rueille dit, inquiet :

— Où est Bijou ?…

Pierrot répondit, méprisant :

— Elle nous a lâchés pour aller avec les voitures ! …

— Ah !… — fit Rueille, désappointé.

Et, se tournant vers son beau-frère :

— Ce que j’ai fait ?… je me suis arrêté un instant pour dire bonjour à Bernés qui était avec sa petite chanteuse.. elle est venue en fiacre, dans un coin où personne ne peut la soupçonner, rien que pour entrevoir Bemès pendant trois minutes… ils ne peuvent pas être une journée sans se voir !… elle est d’ailleurs bien jolie, cette petite !…

— Oui !… — dit Jean de Blaye, — et gentille comme un amour… et bien élevée…

— Moi, je ne l’avais jamais tant vue !… Pierrot proposa : — A présent que votre cheval a soufflé, Paul,