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XII


PENDANT une semaine, on ne s’occupa guère que des répétitions de la petite revue qui devait être jouée le lendemain des courses. Les La Balue, les Juzencoiurt et madame de Nézel vinrent à Bracieux presque chaque jour, et aussi M. de Clagny, qui s’intéressait énormément aux répétitions. Il servait de souffleur quand Giraud, qui avait accepté ce poste, était occupé, et il semblait ravi pourvu qu’il vît jouer Bijou.

« Le père Dubuisson » et M. Spiegel étaient venus dîner plusieurs fois, et Denyse, sous le prétexte de l’amener plus souvent près de sa fiancée, avait décidé le jeune professeur à apprendre un tout petit rôle, dans lequel il était exécrable.

Jeanne s’en apercevait- elle ?... Elle s’attristait visiblement depuis quelques jours. Son himieiur toujours égale semblait varier, et son père, stupéfait de lui voir à chaque instant, sans motif apparent, des larmes plein les yeux, prétendait qu’elle « couvait sûrement une maladie ».

Les Rueille n’avaient pas quitté Bracieux. Bertrade — qui sentait tout le monde contre elle — s’était résignée, abandonnant la partie et