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marquise qui ne comprenait pas, — qu’est-ce que c’est que ça ?...

Et, tout à coup, elle s’écria, abasourdie :

— Ah !.., Le Bâton de M. Molard, c’est le Bâtard de Mauléon... en langage de Pierrot !... j’avais raison de vouloir écrire le titre... il n’a pas voulu !...

M. de Jonzac leva vers le ciel un regard éploré et dit, à moitié riant, à moitié pointu :

— Il est indécrottable, cet animal !...

Très rouge. Pierrot répondit, vexé :

— On est comme on peut !... et d’abord j’étais abruti hier !... nous avions manqué verser en entrant à Pont-sur- Loire...

— Verser ?... demanda madame de Bracieux,

verser ?... et comment ça ?... — Parce que Bijou a eu l’idée saugrenue de passer en mail dans la rue Rabelais... et que M. de Clagny y a passé, le vieux fou !...

— Eh !là ! — fit la marquise — veux-tu, s’il te plaît, parler plus respectueusement de mon vieil ami Clagny !...

— Il n’a guère de plomb dans la tête, pour son âge, votre vieil ami !... il pouvait nous tuer !... sans compter que nous en avons fait, du potin, dans la rue Rabelais !... le mail raclait les trottoirs. .. les gosses couraient sous le ventre des chevaux... la trompette faisait arriver des petites femmes à toutes les fenêtres, qui poussaient des petis cris... c’était pas embêtant, d’ailleurs !... il y en avait des très jolies... s’pas, Paul ?...