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ses cocottes, à ses chevaux, à ses théâtres, à sa vie stupide ?… tu le crois ?…

— Je le crois !…

— Depuis quand ?…

— Depuis tout à l’heure !… quand il nous a dit avec une telle conviction qu’il ne « tenait pas tant que ça à se rappeler Paris » ! j’ai senti qu’il disait vrai… alors, je me suis demandé ce qui avait pu le lui faire oublier, j’ai cherché… et j’ai trouvé…

— Bijou ?…

— Justement !…

— Tant mieux si cela est !… mais à moi, ça ne m’en a pas l’air !… il ne s’occupe pas d’elle !…

— Quand on le voit, non !…

— Il paraît triste… préoccupé…

— On le serait à moins !… il ne fait pas à moitié les choses. Jean !… si il aime — j’entends pour tout de bon — il aimera violemment… et s’il aime violemment Bijou, ou s’il s’aperçoit qu’il va l’aimer, il n’y a là rien qui doive le réjouir… il ne peut pas — quelque envie qu’il en ait — épouser Bijou, n’est-ce pas ?… non seulement il est son cousin, mais encore il n’a pas la fortune qu’il faudrait…

— Il a cinq cent mille francs environ… Bijou en a deux cents, auxquels j’en ajoute cent… ça fait trois cents… total, à eux deux, huit cent mille francs…

— Eh bien, voyez-vous Bijou avec vingt-quatre mille francs de rente ?…

— Non !… je sais bien que, elle, trouverait