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XI


LEVÉE toujours la première, Bijou descendait vers sept heures et faisait à l’office et à la laiterie son tour de maîtresse de maison.

Sauf Pierrot, qui circulait quelquefois, les yeux bouffis de sommeil, dans les corridors, elle ne rencontrait jamais personne, et elle futtrès étonnée ce matin-là de se heurter à M. de Rueille, qui sortait de la bibliothèque un livre à la main. De tous les habitants de Bracieux, il était le plus paresseux ; aussi demanda-t-elle en riant :

— Comment !... Vous avez déjà fini de dormir ?...

— C’est-à -dire que je n’ai pas commencé !...

— Ah bah !...

— Non... et comme j’avais lu tous mes bouquins de là-haut, je suis venu en prendre un autre pour achever ma nuit-Bijou niontra le soleil qui entrait à flots par la fenêtre ouverte :

— Votre nuit ?...

— Oh !... pour moi, sauf en cas de chasse ou de départ quelconque, il fait nuit jusqu’à dix heures au moins !...

— Et vous allez vous recoucher ?...

— A l’instant même...