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— C’est vrai qu’il a une bonne tête, le musicien ! ...

Le mail venait d’arriver au perron ; la marquise appela :

— Bijou !... j’ai une commission à te donner !... tu iras chez Pellerin, le libraire et tu lui demanderas. .. tiens, non, au fait !... envoie-moi Pierrot...

— Pierrot ! — dit Denyse, qui revint dans le vestibule, — grand’mère te demande... Le petit fit la grimace :

— Je parie que c’est pour une commission ?... et les commissions, c’est pas mon fort !... Et tandis que Bijou et les autres grimpaient sur le mail, il alla trouver madame de Bracieux :

— Vous m’appelez, ma tante ?...

— Oui... tu iras chez Pellerin... sais-tu ce que c’est que Pellerin ?...

— Le libraire ?...

— Oui... tu lui demanderas de ma part un roman de Dumas qui s’appelle le Bâtard de Mauléon... Pourquoi me regardes-tu avec cet air ahuri ?...

— Parce que je ne vous ai jamais vu lire de romans. .. et que...

— Tu ne me verras pas non plus lire celui-là !... c’est pour le curé auquel je l’ai promis... il adore Dumas et il ne connaît pas le Bâtard de Mauléon... tu retiendras bien le titre ?

— Oui, ma tante...

— Tu es sûr ?... tu ne veux pas que je te l’écrive ?

— Pas la peine...

— Tu l’oublieras ?...