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j’ai affaire à trois heures à Pont-sur-Loire chez un notaire... vous ferez vos courses et je vous ramènerai... c’est mon chemin pour rentrer à la Norinière...

— Oh ! quel bonheur !... — fit Bijou ravie ; — moi qui n’ai jamais été en mail !... vous voulez bien, grand’mère ?...

Madame de Bracieux semblait hésiter, elle dit :

— C’est que, à Pont-sur-Loire, mon Bijou, vous allez faire là-dessus un effet fabuleux... et, pour des jeunes filles... enfin, j’ai peur qu’on ne trouve pas ça correct...

Bijou se récria :

— Oh ! grand’mère !... pas correct !... avec M. de Clagny ?...

— Oui, avec moi !... — appuya le comte, dont le visage s’était brusquement attristé, — il n’y a pas de danger... je ne suis pas compromettant, moi !...

Madame de Bracieux répondit, sincère :

— Évidemment, non !... mais on est si méchant à Pont-sur -Loire...

— Oh ! grand’mère ! — supplia Bijou, — ne nous privez pas d’un plaisir auquel vous ne voyez, vous, aucun mal, à cause des gens de Pont-sur-Loire dont vous vous souciez si peu !...

— Tu as raison !... allez donc, mes enfants, puisque ça vous amuse, et qu’il n’y a, comme tu le dis très bien, aucun mal à se distraire ainsi.

— Est-ce qu’il y a une toute petite place pour moi ?... — demanda Rueille. —

Pour vous, et pour d’autres encore — répon-