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— Moi ?…

— Oui… tu ne l’aimes pas, toi ?…

— Non… pas comme tu l’entends, du moins !… c’est mon cousin… je l’aime comme on aime un cousin très gentil… mais qu’on connaît trop pour l’aimer autrement…

— C’est dommage !…

— Pourquoi ?…

— Parce qu’il me semble que tu serais heureuse avec lui…

Bijou secoua la tête :

— Je ne crois pas !… il me faut un mari plus sérieux que Jean…

— Plus sérieux ?… mais il a trente-quatre ou trente-cinq ans, M. de Blaye !…

— Qu’est-ce que ça fait ?… il n’est pas sérieux, tu sais ?… pas du tout !…

— Ah !… je ne savais pas !…

— Moi, je veux un mari qui n’aime que moi !…

— Jolie et séduisante comme tu l’es, tu peux être bien tranquille !…

Bijou s’arrêta au milieu de l’allée, et, indiquant l’avenue :

— Est-ce que ce n’est pas une voiture, là-bas ?…

— Oui, parfaitement…

— Une voiture comment ?… moi je ne vois rien… je suis tellement myope !…

— Un phaéton à deux chevaux… et un monsieur que je ne connais pas qui conduit…

— C’est bien ça !…

Et, comme Jeanne faisait un mouvement :