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car le bâtiment peut être précipité en travers d’une crête de grosse lame. Ainsi, dans tous les temps, qu’il fasse beau ou qu’il fasse mauvais, on a intérêt à orienter avec grand soin quand on est grand largue. Quand il fait beau temps, les bonnettes aident à balancer convenablement la voilure ; quand il fait mauvais, on serre le phare d’artimon, s’il le faut, pour empêcher le bâtiment d’être ardent ; on ne cherche pas à rendre le bâtiment mou pour lui amoindrir les chances d’être précipité en travers, on cherche à le rendre bien gouvernant. Si on le rendait mou, on augmenterait les chances d’être précipité en travers, car on le tiendrait en route avec de la barre dessous et quand les courants de formation de la houle agiraient dans un certain sens sur le gouvernail, cette inclinaison de la barre aurait pour résultat de lancer le bâtiment dans le vent.

Au fur et à mesure que l’allure est plus arrivée, on ferme les vergues davantage ; quand le veut est encore à deux quarts ou deux quarts et demi de l’arrière, les vergues sont carrées et le point de grand’voile au vent cargué. S’il arrive que les bonnettes de l’arrière déventent celles de devant, il y a avantage à les supprimer, car elles déventent une surface de voilure plus grande qu’elles.

C’est toujours un contre-sens que d’avoir des bonnettes derrière sans en avoir devant, à moins que celles de l’arrière soient sous le vent.

L’allure du grand largue par mauvais temps présente des dangers, mais au fur et à mesure que le bâtiment laisse porter, l’action des courants de formation de la houle diminue en même temps que diminue l’angle de la direction de la houle et de la quille. De telle sorte qu’un bâtiment qui ne tiendrait plus à onze quarts pourrait être tranquille à treize.

Vent arrière. — Par petite brise, beau temps, plus on met de toile dehors, mieux cela vaut, à moins que le vent étant tout à fait de l’arrière, le perroquet de fougue ne vienne à déventer le grand hunier. On voit alors ce phénomène très curieux d’une toute petite voile, le perroquet de fougue, en déventant