préconisé par M. Peytral, si Pierre a une maison à Paris, une ferme en Bretagne, des actions et des obligations, un salaire ou des bénéfices, on totalise le tout sur sa tête ; et on détermine la quotité de l’impôt d’après ce total.
On exempte le revenu au-dessous d’un certain chiffre et on suit ensuite une progression dont la raison est livrée à l’arbitraire du taxateur.
C’est le système de l’impôt personnel et progressif sur le revenu, réclamé par les socialistes, emprunté à la taille de l’ancien régime opposé au principe de l’impôt réel et proportionnel, posé par l’Assemblée nationale de 89.
M. Peytral m’ayant répondu un jour qu’il ne comprenait pas la distinction entre l’impôt réel et l’impôt personnel, je suppose qu'une démonstration n’est pas inutile pour d’autres personnes.
VI. — Si vous achetez du blé à l’étranger, à la frontière il paie un droit de 5 francs par quintal.
Peu importe qui vous l’a vendu : on ne vous demande pas si c’est M. X ou Z d’Anvers ou de Liverpool, de Londres ou de Chicago, qui vous l’expédie. On ne vous demande pas si votre expéditeur est vieux ou jeune, riche ou pauvre, marié ou garçon. On ne le connaît pas. On l’ignore. La douane ne connaît que le sac de blé. Il passera s’il est déchargé de 5 francs. Il ne passera pas, si les 5 francs ne sont pas acquittés.
La douane ne s’occupe pas de savoir qui les acquitte. C’est vous, A, qui avez acheté ce sac primitivement. Vous l'avez repassé à B, qui l’a repassé à C, qui l'a repassé à D, etc.