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pour obtenir d’elles la discussion contradictoire : la conduite est logique et la complicité patente. »

Le conclusion de cette note indique la singulière conception que les socialistes se font des devoirs de l’État. Il est bon de l’enregistrer ; car, de deux choses l’une : ou, si M. Millerand arrivait au pouvoir, il la renierait, et alors ses amis d’aujourd’hui auraient le droit de le lui reprocher ; ou il l’appliquerait, et alors il érigerait l’anarchie en système.

J’admire l’inconscience avec laquelle les socialistes, ayant même quelque instruction comme M. Millerand, prudents, avisés, pensant aux retraites possibles, comme lui, peuvent émettre des théories qui sont la négation de tous les progrès du droit public.

Henry Maret avait exprimé la même idée d’un manière encore plus nette, en 1892, au moment de la grève de Carnaux :

« Le gouvernement pourrait dire à la Compagnie : Vous prétendez que je ne peux vous forcer à rien ; soit. Mais vous, vous ne pouvez pas me forcer à vous protéger. Débarbouillez-vous ! »

Ces gens s’imaginent donc que la sécurité doit être l’objet d’un marchandage entre le gouvernement et ceux en faveur de qui elle s’exerce ? Le Ministre mettrait à prix le concours de la force publique ? Il dirait aux directeurs des houillères :

— Donnez 1 fr. 50 de plus par benne de charbon, ou bien, non seulement je n’envoie pas un soldat, mais