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ture régulière, des vêtements et une habitation représentant ce qui est pour toi le minimum de confort indispensable ! Et tu dis que la production surabonde quand la grande majorité de l’humanité est encore dans la misère la plus noire, et n’a ni chemises, ni bas, ni chaussettes, ni mouchoirs de poche !

Le délégué. — Cependant les manufactures de Manchester sont encombrées. Celles de la Seine-Inférieure et des Vosges ne trouvent pas à écouler leurs produits.

L’Économiste. — Pourquoi ? parce que les gens qui ont besoin de ces produits n’ont pas de produits à livrer en échange. Ce n’est pas le désir de consommer qui fait défaut, c’est le pouvoir de consommer. Et qu’est-ce que le pouvoir de consommer, sinon le pouvoir d’échanger des produits contre d’autres produits ? Ce qui fait la pléthore des marchandises sur un point, ce n’est pas l’excès de production de cette marchandise, — pourvu qu’elle corresponde à un besoin, — c’est l’impossibilité pour ceux qui le voudraient, de se la procurer. Ce n’est pas de l’excès de production dont il faut se plaindre, mais de l’insuffisance de production qui empêche l’échange des équivalents.

En un mot, la pléthore de certains capitaux circulants sur un point ne provient pas de leur abondance, mais de la rareté de leur équivalents, résultant soit du coût de la production de ceux-ci ; soit des obstacles naturels, comme l’espace ; artificiels, comme le protectionnisme et le fisc.