Page:Guyot - La Tyrannie Socialiste.djvu/53

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ductif et que bien loin d’enrichir celui qui s’y livre, il peut le laisser ruiné et épuisé. Le travail représente l’effort : et la loi du moindre effort, vraie en matière économique comme en linguistique, pousse l’homme à employer son travail pour diminuer son travail dans la suite. S’il construit des outils, des barques, des routes, des ponts, c’est afin, une fois cet effort considérable accompli et qui devient de plus en plus considérable comme le prouve le puissant outillage de nos jours, d’obtenir plus aisément un certain nombre de services. Et qu’est-ce que ces outils, depuis la pierre, la hache, le marteau jusqu’à l’appareil le plus puissant et le plus perfectionné, sinon le capital ?

Le capital, c’est l’homme augmenté de tous les agents naturels qu’il a soumis à son usage.

Nous disons, contrairement à certains économistes qui font de la terre un capital spécial :

Est capital, toute utilité appropriée par l’homme.

De plus nous distinguons deux sortes de capitaux. Les uns, comme la maison, le champ, le marteau, la charrue, la turbine, le navire, etc. ne peuvent nous donner d’utilité qu’à la condition de rester maison, champ, marteau, de ne pas changer de caractère.

Les autres, au contraire, comme la houille pour celui qui a un foyer à chauffer, le blé pour le meunier, la farine pour le boulanger, toutes les matières premières en un mot, y compris les aliments qui sont le combustible de l’homme, ne produisent d’utilité pour ceux qui les emploient qu’à la condition de se transformer. De même le produit, pour le fabricant ou pour le marchand, ne lui procure d’utilité qu’à la