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rection de la vie sociale et que l’administration eût un champ d’action de plus en plus restreint.

Le délégué. — C’est ce que je veux !

Le déterministe. — Tu veux précisément le contraire, car tu demandes que ce gouvernement odieux, cette administration détestable, règlent tous les détails de la vie économique du pays : tu multiplies leurs attributions ; tu les charges de penser, de prévoir et d’agir pour toi, ces hommes d’État et ces administrateurs que tu combles de ton mépris !

Le délégué. — Ah ! mais ce ne seront pas les mêmes. Ceux qui gouverneront, ce seront les nôtres, ce seront les bons.

Le déterministe. — Et tu crois qu’ils ne commettront pas d’abus, qu’ils ne donneront de privilèges à personne, qu’ils ne feront point d’injustices, qu’ils auront la science infuse, qu’ils uniront dans leur gouvernement et leur administration la vertu de Marcus-Aurèle à l’esprit d’ordre de Colbert et à l’initiative de Napoléon ?

Le délégué. — C’est peut-être beaucoup.

Le déterministe. — Oui, mais cependant ce ne serait pas trop exiger pour mettre en mouvement ton organisation qui ne peut marcher que par miracles. Malheureusement on a vu comment tes chefs et tes amis savent administrer et gouverner.

Le délégué. — Quand ?

Le déterministe. — Pendant la Commune, par exemple.

Le délégué. — C’était une époque de guerre.

Le déterministe. — Soit. Mais est-ce que tout est parfait à la Bourse du travail ? est-ce qu’il n’y a pas