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mand suppriment les difficultés en faisant le silence sur elles sans doute parce qu’ils croient qu’il serait dangereux d’entrer dans des détails trop précis sur les Paradis qu’ils promettent et qu’ils vaut mieux laisser chacun faire le sien à sa convenance. C’est cette liberté d’espérances qui a toujours fait la force des religions.

Au point de vue des exigences politiques, le programme d’Erfurt est revenu en deçà de celui de Gotha. Plus de législation directe par le peuple : l’expérience du referendum suisse a montré aux socialistes qu’elle était peut-être dangereuse pour eux. Il n’est plus question que d’un droit d’initiative et de veto. La religion n’est plus seulement une affaire privée comme dans le programme de Gotha. Le congrès d’Erfurt laisse à l’Église liberté entière de s’administrer à sa guise. Il réclame l’impôt progressif sur le revenu et la fortune et sur les successions d’après l’importance de l’héritage et le degré de parenté.

Quant à la protection immédiate du travail, le congrès d’Erfurt demande :


Pour la protection de la classe ouvrière le parti démocrate socialiste d’Allemagne revendique tout d’abord :

1° Une législation protectrice du travail efficace, nationale et internationale, sur les bases suivantes :

a) Fixation d’une journée de travail normale, limitée à huit heures maximum.

b) Interdiction du travail industriel pour les enfants au-dessous de quatorze ans.

c) Interdiction du travail de nuit, sauf pour les branches d’industrie qui par leur nature, soit pour des raisons