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V. — Mais que demandent les socialistes ? la suppression de la concurrence, c’est-à-dire l’étiolement.

Leur idéal, non seulement dans l’État futur qu’ils se gardent avec prudence de décrire, comme l’a reconnu Liebnecht au congrès d’Erfurt, mais de leur législation transactionnelle, c’est l’économie politique dépressive : fondée sur l’envie, la jalousie et la contrainte, la mendicité violente de privilèges, le fractionnement de la nation en classes, acharnée à s’arracher des lambeaux de fortune à l’aide du pouvoir la politique n’étant considérée que comme un instrument de spoliation ; sur le mépris de l’individu et sa sujétion à des combinaisons de groupes despotiques et irresponsables.

Nous représentons, au contraire, l’économie politique expansive qui considère que, dans les rapports sociaux comme dans toute la vie organique, la concurrence est le grand facteur de l’évolution.

Cet idéal de médiocrité, au lieu d’un idéal de développement, ils le poursuivent quand ils veulent imposer des tarifs uniformes de salaires et ils arrivent à ce résultat : les ouvriers les plus forts et les plus habiles ne gagnent pas ce qu’ils devraient gagner. Ils portent sur le dos l’ouvrier faible. Et en même temps, celui-ci ne reçoit même pas d’avantages et cette situation : car il ne trouve pas d’ouvrage.

C’est très bien de parler, avec des airs confits, de la protection que les forts doivent aux faibles. Mais pour que cette protection soit efficace, il faut que les forts commencent par être forts. Toute combinaison ayant pour résultat de sacrifier le fort au faible est un arrêt de développement de l’humanité.

Et puis, qui sont les faibles ? À quels signes les